65-4_Weissi

RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
LYCAENIDAE

Sous-famille Polyommatinae
Genre
Polyommatus
(Sous-genre
Plebicula)


47 Polyommatus atlanticus
L’Azuré de l’Atlas


Origine et répartition

Endémique nord-africain.
Maroc et Algérie.

Type

Lycaena hylas atlantica Elwes, 1905 ; LT : Imentalla, Haut Atlas (Maroc).

Taxa au Maroc

Polyommatus atlanticus atlanticus (Elwes, 1905) ; LT : Imentalla, Haut Atlas (Maroc).
P. atlanticus weissi Dujardin, 1977 ; LT : Col du Zad et Dayet Achlef, Moyen Atlas (Maroc).

Distribution au Maroc

La ssp. atlanticus peuple le Haut Atlas centro-méridional : M’Goun, Toubkal (notamment les secteurs de l’Oukaïmeden et de Tacheddirt), Tizi-n-Test, soient des habitats qui s’encartent dans l’écorégion des steppes atlasiques des hautes altitudes du bioclimat subhumide très froid, à enneigement important. Sur sols calcaires, parfois gréseux. 1700-3000 m.
La ssp. weissi habite le Rif centro-occidental : Tidiquin, Lakraa, Tisuka ; le Moyen Atlas : Bou-Iblane, région d’Ifrane (colonies éteintes ou en grave déclin), région de Timhadite, Col du Zad, région d’Itzer, Tizi-Taghzeft (éteint) ; le Haut Atlas oriental : Tizi-n-Talrhemt ; soient des habitats soumis au Maroc des forêts humides du bioclimat humide froid à très froid, à enneigement très fréquent. Uniquement sur substrat fortement calcaire. 1300-2200 m. L’énumération de ses localités détruites serait plus longue que celle des sites où il subsiste.

Cartographie nationale (2003)

Nombre de mailles : 15.

Carte-antiatlasicus


Plantes-hôtes et sources nectarifères

Monophage sur Anthyllis vulneraria (Fabaceae).
L’adulte puise de préférence le nectar de son Vulnéraire nourricier, mais fréquente les floraisons de très nombreuses plantes de son habitat, notamment certaines Scabieuses. La présence d’un Roncier en fleurs peut attirer de nombreux spécimens, notamment des femelles. Egalement très adepte des flaques boueuses des chemins et des rives humides des ruisseaux où il se regroupe pour s’abreuver et puiser des sels.

Types d’habitats, conservation et attributions bioindicatives

Flancs écorchés, lisières et clairières lapilleuses et très ensoleillées, ravins et barrancos, de préférences dans les écorégions à forêts humides (chênaies claires, sapinières, cédraies, thuriféraies) de l’étage montagnard méditerranéen. Cette splendide espèce craint d’autant plus le piétinement et la pression pastorale que sa plante est très prisée par le cheptel qui se délecte des têtes pédonculées dès leurs émergences. Espèce intolérante et fuyant les milieux arasés, l’Azuré de l’Atlas n’a subsisté jusqu’il y a peu qu’à la faveur de secteurs protégés (la plupart périmètres de reboisement). Il vient de connaître une régression alarmante suite au laxisme suscité par les récentes années successives de sécheresse récurrente et à la pénétration du bétail toléré dans ces secteurs en défends. Une recolonisation de certains sites est parfaitement possible si un répit est accordé à la plante. La raréfaction fut notamment prononcée dans la région d’Ifrane (les anciennes stations mitoyennes des daya ont été saccagées par un usage pastoral irrationnel) et du Haut Atlas centro-méridional dont l’ancienne population luxuriante du Tizi-n-Test (encore massive jusqu’au milieu des années 90), à l’habitat quotidiennement laminé par les chèvres depuis une dizaine d’années, n’est sans doute plus récupérable.
Endémique maghrébin de valeur cardinale, ce papillon revêt toutes les qualités pour servir à des diagnostics de surveillance de la qualité du milieu herbacé, tant forestier en moyenne montagne que pastoral au niveau altimontain (conservation du substrat végétal). Ce serait aussi un excellent témoin pour évaluer sur une décennie les indices objectifs de transformation de nouveaux espaces conservatoires et de reconquête par la flore (le pouvoir germinatif des graines est de plusieurs décennies).

Phénologie

Digoneutique : mai-juin et août.

Identité éco-éthologique

Stènoèce, xérothermophile, héliophile, rupicole, montigène-altimontain, probablement myrmécophile, territorialiste (mâle percheur), opportuniste.

Etat de connaissance et statut conservatoire

Moyen.

Quasiment éteint dans le Haut Atlas, en grand danger dans le Moyen Atlas et le Rif.