50-1_MELANOPS

RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
LYCAENIDAE

Sous-famille Polyommatinae
Genre
Glaucopsyche


36 Glaucopsyche melanops
L’Azuré de la Badasse


Origine et répartition

Atlanto-méditerranéen.
Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie), Sud-Ouest de l’Europe (Péninsule ibérique, France méridionale depuis la Haute-Garonne jusqu’à l’Italie en Ligurie). Une espèce très affine, G. paphos Chapman, 1920, vole communément à Chypre.

Type

Polyommatus melanops Boisduval, 1829 ; LT : Aix-en-Provence (France).

Taxa au Maroc

Glaucopsyche melanops algirica (Heyne, 1895) ; LT : Nemours, Alger, Maeta, Lambessa (Algérie).
G. melanops alluaudi (Oberthür, 1922) ; LT : Glaoui, Reraya, Asni, Haut Atlas (Maroc).

Distribution au Maroc

Largement distribué dans tous les reliefs, mais localisé et généralement en dèmes chétifs. La ssp. algirica occupe l’étage inférieur (400-1500 m) et se manifeste dans le Rif, les Monts de Beni-Snassen, le Moyen Atlas et les djebels pré-sahariens de l’Anti-Atlas (Bani, Saghro, Siroua, Lekst), dont les reliefs illustrent les limites géonémiques de l’aire. La ssp. alluaudi, qui est en fait une forme altitudinis montana, se développe à l’étage supérieur et jusqu’à 2800 m sur la dorsale du Haut Atlas (Tizi-n-Tamda au nord du M’Goun, Oukaïmeden, Tizi-n-Test, etc.) Seules les populations de l’Anti-Atlas et celles orophiles de la ssp. alluaudi peuvent s’avérer parfois massives. Fort rare dans le Nord rifain, alors que l’espèce est abondante en Andalousie littorale.

Cartographie nationale (2003)

Nombre de mailles : 39.

Carte-melanops


Plantes-hôtes et sources nectarifères

Assez polyphage. La femelle ne pond que sur des Fabacées, au Maroc le plus souvent sur des Genêts : Adenocarpus anagyrifolius, diverses espèces épineuses ou inermes de Genista, Cytisus sp., Retama sp. (dont Retama dasycarpa dans le Haut Atlas et l’Anti-Atlas), mais aussi probablement sur Ononis atlantica, Lotus hispidus, Hedysarum sp., Dorycnium decumbens sp.
Les adultes fréquentent un grand choix de nectars (Romarin, Thyms, Lavandes). Dans les habitats aridifiés du revers méridional des Atlas, ils affectionnent les fleurs jaunes des petites Astéracées pionnières croissant sur les plages alluvionnaires des oueds temporaires. Lors des journées chaudes, les mâles se réunissent aux abords des flaques et des bourbiers où ils se délectent de sels minéraux.

Types d’habitats, conservation et attributions bioindicatives

Broussailles, rétamaies et adénocarpaies, pentes pierreuses à végétation lâche, grand ravins, oueds fossiles, formations préforestières et présteppiques des moyennes et hautes montagnes complantées de Genêts, parfois sur sol siliceux, dans les bioclimats semi-aride, subhumide et humide des étages thermoméditerranéen, mésoméditerranéen, supraméditerranéen, montagnard méditerranéen jusqu’aux confins de l’oroméditerranéen où le papillon contacte la steppe froide des pelouses écorchées (sensu Maire, 1924).
De peu de valeur indicative, si ce n’est d’une certaine déconstruction du milieu. L’essentiel des plantes dont il est tributaire étant des Légumineuses ligneuses, souvent récalcitrantes et de piètre appétabilité pour le cheptel ovin, il ne craint guère la perte de la couche herbacée, accepte une certaine pression pastorale et se retrouve même solidaire du processus de dégradation, ses colonies les plus dynamiques évoluant dans des secteurs subissant une sévère matorralisation. Les parcours des consommateurs de Genêts que sont les caprins et les camelins sont par contre très nuisibles à l’Azuré de la Badasse (Haut Atlas occidental, Agadir-Melloul, Djebel Sarhro).

Phénologie

Monogoneutique de mars à juin, selon l’altitude. Toujours assez précoce.

Identité éco-éthologique

Sténoèce, mésoxérophile, montigène, myrmécophile.

Etat de connaissance et statut conservatoire

Faible.

Peu menacé.