RHOPALOCERA
PAPILIONOIDEA
PIERIDAE



Qui dit Piéride pense « Papillon blanc », c’est-à-dire genre Pieris. De taille moyenne, les Piérides marocaines comprennent aussi des imagos au registre jaune ou orange (genres Anthocharis, Colotis, Colias, Gonepteryx), certains où le vert figure dans la patterne du revers (genres Pontia et Euchloe). La plupart de ces Papillons à couleur de fond claire sont ornés d’écailles aux pigments mélanisants sur la marge des ailes. Le dimorphisme sexuel est toujours marqué, parfois exacerbé comme chez les Anthocharis. Palpe maxillaire absent ; palpe labial dressé, appuyé au front ; épiphyse absente. Les six pattes sont fonctionnelles, avec les tarses munis de griffes bifides. Tel est l’air de famille des Pieridae adultes dont le vol est alerte, cursif et soutenu, parfois zigzagant (Zegris, Colias), plus rarement ramé (Aporia). Leur phénologie est dans la grande majorité des espèces précoce et du type vernal (fin d’hiver jusqu’au début du printemps au Maghreb), en une ou plusieurs générations souvent successives.

L’oviposition est toujours faite sur la plante-hôte. Les œufs sont lagéniformes (fusiformes), verticaux et finement côtelés. La chenille est généralement verte, d’apparence glabre mais portant de courtes soies secondaires. Les larves de certains genres sont grégaires. Nombreuses sont les espèces inféodées aux Brassicacées (Crucifères) et celles du genre Pieris peuvent en être de redoutables destructeurs. D’autres ont pour source trophique des Résédacées, des Rosacées, des Fabacées ou des Rhamnacées. La chrysalide est anguleuse, portant souvent des épines ou des arêtes, succincte, attachée au substrat par un fil de ceinture et un coussinet de soie au niveau du crémaster.

Le Maroc compte 23 espèces réparties en 11 genres, y compris certaines présences à confirmer, cortège essentiellement composé d’eurasiatiques, d’euroméditerranéens et d’atlanto-méditerranéens, auxquels s’adjoignent, notamment dans le Grand Sud et le domaine saharien, quelques entités afro-érémitiques (saharo-arabiques). Une seule espèce peut être tenue pour strictement maghrébine (Anthocharis belia) mais faisant partie d’un complexe géminé de part et d’autre de la Méditerranée, et une autre (Pieris segonzaci) est considérée comme endémique et ici élevée au rang spécifique, après disjonction de Pieris napi.