24-2_Rhamni

RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
PIERIDAE

Sous-famille Coliadinae
Genre
Gonepteryx


18 Gonepteryx rhamni
Le Citron


Origine et répartition

Elément faunistique holoméditerranéen avec d’autres centres réfugiaux en Asie (sensu de Lattin, 1967).
De l’Afrique du Nord et de l’Europe à la Mongolie, y compris l’Asie Mineure, la Syrie et l’Asie tempérée.

Type

Papilio rhamni Linnaeus, 1758 ; LT : Suède (Verity, 1947).

Taxon au Maroc

Gonepteryx rhamni meridionalis Röber, 1907 ; LT : Algérie et Sud de l’Asie Mineure.

Distribution au Maroc

Partout au Nord et au Centre, où l’espèce ne quitte guère les bioclimats subhumide, humide et perhumide des étages collinéen et montagnard à hiver froid. Au Sud-Est, il ne pénètre pas dans l’Oriental (sauf aux Monts de Beni-Snassen) et au Sud-Ouest, sa limite d’expansion méridionale se situe sur le versant Nord du Haut Atlas, depuis le Djebel Ayachi jusqu’au Massif du Toubkal, où les sites de la cédraie du Cirque de Jaffar, de la région d’Imilchil, du Djebel Azourki (piémont nord du M’Goun), des quelques boisements de l’Oukaïmeden et de la chênaie verte du Tizi-n-Test sont les plus avancés du front sud. Le Citron semble s’esquiver dès la Vallée du Souss, ne pas atteindre le Djebel Lekst et n’a pas été rencontré au Pays des Ida-Outanane, l’écorégion de l’arganeraie marquant donc sa frontière au Sud-Ouest. 500-2800 m.

Cartographie nationale (2003)

Nombre de mailles 10 x 10 km : 63.

Carte-rhamni


Plantes-hôtes et sources nectarifères

Le plus fréquemment sur Rhamnus alaternus (le Nerprun) et autres espèces du genre Rhamnus comme R. catharticus (forêts humides), R. lycioides (dans les tétraclinaies), R. pumilus et R. myrtifolia (en montagne) (huit espèces sont représentées au Maroc).
Les adultes semblent préférer les fleurs du registre bleu et ils butinent surtout les Scabieuses, les Carduacées, les Vesces, certaines Vipérines, les Lavandes, etc.

Types d’habitats, conservation et attributions bioindicatives

Bois clairs et forêts trouées de toutes essences, lisières et clairières très fleuries, matorrals dense (maquis), arboré et en brosse, plus rarement dans les ermes et les friches.
C’est un indicateur des formations pluristratifiées et de la bonne conservation de la forêt et de toutes ses composantes, notamment des strates herbacées et buissonneuses. L’hygiène forestière du type « agronomique » et certains traitements sylvicoles perturbant les structures (coupes rases de la strate arbustive, gestions en futaies régulières) le biffent irréversiblement en supprimant son espace de vol. Le Citron semble en régression dans sa dispersion maghrébine et ses limites géonémiques méridionales, censément pour des raisons de sécheresse récurrente et d’élévation de la température (synthèse comparative documentée par la bibliographie). L’espèce est désormais absente de bon nombre d’anciennes régions où elle constituait une banalité du temps du protectorat.

Phénologie

Les émergences se situent en mai-juin et ces individus estivent, réapparaissent en automne, hibernent et ne se reproduisent qu’aux tout premiers beaux jours (décembre à mars selon les localités), donnant naissance à la génération principale. Une seconde génération potentielle, confirmée par des repérages, se manifeste en Afrique du Nord et ses éclosions se situent en septembre, cet effectif se joignant à celui du premier contingent, ce qui explique une grande disparité dans la qualité des imagos rencontrés. Certains individus parviennent donc à vivre durant quelques onze mois. Les diapauses estivales et hivernales ont lieu dans le feuillage des haies vives, des buissons sempervirents, des ronciers, où le camouflage à l’égard des prédateurs est assuré par l’habitus homotypique des ailes dont la nervation ventrale et la texture quelque peu parcheminée créent une efficace confusion.

Identité éco-éthologique

Sténoèce, rudéral, mésophile, sylvicole, frondicole.

Etat de connaissance et statut conservatoire

Moyen.

Peu menacé.