5_1_M34B-GAZE

RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
PIERIDAE


Sous-famille Pierinae
Genre Aporia

4 Aporia crataegi
Le Gazé ou la Piéride de l’Aubépine


Origine et répartition

Eurasiatique.
Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie), majeure partie de l’Europe, Turquie, Chypre, Israël, Jordanie, Liban, Syrie, Nord de l’Irak, Iran, Transcaucase, Asie tempérée dont la Corée et le Japon. En Europe du Nord, l’espèce est en régression spectaculaire depuis plus d’un siècle dans les contrées ayant opté pour l’agriculture intensive et où les haies sont furieusement arasées. Mais il existe aussi la thèse d’une éradication virale par le bacilovirus de la Granulose, lequel s’attaque à l’hémolymphe et aux tissus adipeux de la chenille ayant consommé des aliments contaminés.

Type

Papilio crataegi Linnaeus, 1758 ; LT : Suède (Verity, 1947).

Taxon au Maroc

Aporia crataegi mauretanica Oberthür, 1909 ; LT : Algérie.

Distribution au Maroc

Rif, Zerhoun, Moyen et Haut Atlas, notamment dans les écosystèmes des forêts humides et des forêts sclérophylles, dès l’étage mésoméditerranéen mais surtout dans le supraméditerranéen et le montagnard méditerranéen. Il ne se montre abondant que dans le Moyen Atlas central. 1400-2500 m (signalé depuis 500 m en Afrique du Nord par Tennent, 1996).

Cartographie nationale (2003)

Nombre de mailles 10 x 10 km : 32.

Carte-crataegi


Plantes-hôtes et sources nectarifères

La plupart des Rosacées arbustives servent de support trophique à la larve : Prunus et Pirus spontanés et cultivés (arbres fruitiers comme le Pommier qu’elle défolie dans la région d’Imilchil), Sorbus aria et S. torminalis, Amelanchier ovalis, Crataegus oxyacantha, C. monogyna et C. laciniata.
Assez généraliste, l’adulte butine un grand choix de fleurs et d’inflorescences, dont celles des arbustes nourriciers de sa larve, les Vesces, les Sauges, les Vipérines, la plupart des Carduacées, etc.

Types d’habitats, conservation et attributions bioindicatives

Prairies et causses sylvatiques, bois clairs, allées forestières, clairières et lisières impliquant la sapinière, la cédraie, les chênaies blanches et la chênaie verte. Certaines années sont favorables à des éclosions massives. Se maintient parfois dans des sites totalement ouverts (comme dans le Rif oriental ou dans certaines stations altitudinales du Haut Atlas), pour peu que persiste l’une de ses plantes-hôtes (en ce cas une aubépine), mais l’effectif est alors très dilué, voire réduit à quelques spécimens quasiment erratiques. S’installe parfois dans les vergers. Hors de toute mitoyenneté forestière, une ponctuation de bosquets ou la présence de haies vives, riches en Rosacées arbustives, illustrent les conditions d’accueil.
L’aspect bioindicateur du Gazé est parfaitement documenté dans certains pays nord-européens où son déclin, voire son extinction, témoignent le plus souvent de méthodes agricoles non durables. Au Maroc, où il n’est pas gravement menacé, il craint les traitements antiacridiens qui peuvent accidentellement l’atteindre (bien que ses stations soient pour la plupart en marge des aires migratoires habituelles), mais il souffre surtout des épandages chimiques récurrents contre la processionnaire du cèdre, ainsi que des aspersions de produits phytosanitaires utilisés dans les vergers de façon souvent inconsidérée.

Phénologie

Mai-juin en une seule et parfois longue génération montrant une ou deux semaines de pic.

Identité éco-éthologique

Euryèce, rudéral, mésophile, (sylvicole et frondicole / praticole), sciaphile, opportuniste.

Etat de connaissance et statut conservatoire

Bon.

Peu menacé.