9-1_napi

RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
PIERIDAE


Sous-famille Pierinae
Genre
Pieris

8 Pieris napi

La Piéride du Navet


Origine et répartition

Holarctique (élément faunistique holoméditerranéen possédant d’autres centres réfugiaux en Asie).
Afrique du Nord au Maroc, en Algérie et probablement en Tunisie (signalé de Kroumirie par Chnéour, 1947), essentiel de l’Europe, Proche-Orient, Asie jusqu’au Japon, Nord et Ouest de l’Amérique du Nord.

Type

Papilio napi Linnaeus, 1758 ; LT : Europe.

Taxon au Maroc

Pieris napi atlantis Oberthür, 1925 ; LT : Tioumliline, près d’Azrou (Maroc).
La Piéride du Moyen Atlas.

Distribution au Maroc

Extrêmement localisé au Moyen Atlas central subhumide, entre 1500 et 1800 m, écorégion des forêts humides à fortes précipitations et à enneigement assez conséquent. Les stations figurant sur les spécimens des collections conservées dans les Muséums de Rabat, Paris et Londres rapportent la source de Tioumliline (Azrou), le Dayet Achlaf (Ifrane), les environs de Timahdite (censément les ripisylves de l’Oued Guigou), l’Aguelmame Azigza (Khenifra), toutes localités déjà connues du temps du protectorat et d’où ce papillon n’a pas été retrouvé depuis les années 70 du siècle précédent, en dépit de recherches assez acharnées de nombreux spécialistes.

Cartographie nationale

Aucune présence contemporaine.

Plantes-hôtes et sources nectarifères

Brassicacée non connue.

Types d’habitats, conservation et attributions bioindicatives

Lisières forestières lâches et ombragées, rives et formations végétales linéaires des rives de ruisseaux et de cours d’eau du paysage collinéen.
Si la plupart des anciennes localités ont effectivement été gravement saccagées par les parcours ovins intensifs, notamment l’ancienne abbaye de Tioumliline, dont la source a été aménagée en abreuvoir et où passent et repassent quotidiennement près de dix troupeaux de cent à deux cent têtes chacun, l’échec de nombreux lépidoptéristes dans leurs tentatives de retrouver cette Piéride en quelques autres habitats proches, écologiquement similaires et d’une assez bonne conservation (du moins jusqu’aux années 90 du siècle précédent), reste une énigme. Son homologue algérien, Pieris napi maura Verity, 1911, semble paradoxalement se maintenir. Pieris napi atlantis apparaît depuis donc déjà un demi-siècle comme le premier Rhopalocère victime de la pression pastorale et de son corollaire, la destruction irréversible du sol et des biocénoses (cause avérée), mais peut-être aussi comme une entité qui, dans le contexte nord-africain, était « au bout du rouleau » (cause présumée). Il faut savoir que Pieris napi est une espèce dont la présence est déjà très diluée dans le Sud ibérique, où par exemple la ssp. carlosi Eitschberger, 1984 n’est pas d’un contact évident en dépit de l’excellente qualité de ses biotopes.

Phénologie

Probablement bivoltin au printemps puis en été. La plupart des spécimens encore consultables a été récoltée en mai et appartiendrait à la génération vernale. Mais il existe dans la collection Oberthür (Natural History Muséum, Londres), un trio daté du « 19 juillet 1944 » et qui semble bien représenter la seconde génération (Tennent, 1996). En tous les cas, vu l’état vétuste des spécimens consultables de l’éventuelle génération estivale, il semble difficile d’apprécier le supposé dimorphisme saisonnier au Maroc, lequel est reproduit en Algérie sur les trois générations volant dans les montagnes kabyles.

Identité éco-éthologique

Sténoèce (en Méditerranée occidentale !), hygrophile, sylvicole, frondicole, ripicole, montigène, sciaphile.

Etat de connaissance et statut conservatoire

Faible.

Taxon éteint.