93-1_Caroli


RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
NYMPHALIDAE

Sous-famille Satyrinae

Genre Hipparchia

67 Hipparchia caroli
Le Sylvandre berbère


Origine et répartition

Endémique marocain (distinction faite de Hipparchia alcyone Denis & Schiffermüller, 1775 ; LT : Vienne, Autriche).
Maroc.

Type

Satyrus (Nytha) alcyone caroli Rothschild, 1933 ; LT : Azrou, Djebel Hebri (Maroc).

Taxon au Maroc

Hipparchia caroli (Rothschild, 1933) ; LT : Azrou, Djebel Hebri (Maroc), stat. nova

Distribution au Maroc

Rif centro-occidental (du Tangérois aux cédraies de Targuist), Moyen Atlas et Haut Atlas oriental (au Djebel Ayachi), en étroite liaison avec le Maroc des forêts humides bénéficiant de fortes précipitations. 1300-2000 m.

Cartographie nationale (2003)

Nombre de mailles 10 x 10 km : 27.

Carte-caroli



Plantes-hôtes et sources nectarifères

Poacées non connues au Maroc mais probablement des Brachypodes et des Festuques à affinités sylvatiques.
L’imago n’est guère butineur (parfois sur les Thyms) mais est adicte des suintements, des exsudations des vieux troncs, des matières organiques en décomposition, des fientes, des bourbiers où il puise les sels minéraux.

Types d’habitats, conservation et attributions bioindicatives

Sapinières rifaines, cédraies rifaines et atlasiques sur sol humique et profond, appartenant aux séries phytodynamiques du supraméditerranéen dont il ne fréquente que les parcelles riches en arbres vétérans, les hautes futaies en galerie non entretenues et peu ou par parcourues par le cheptel. Espèce estivale pour laquelle le refuge sciaphile est salutaire, le Sylvandre berbère ne sort de l’ombre où il se tient haut perché dans le courant d’air des troncs (effet cryptique assuré par le revers alaire) que matin et soir, ou par temps couvert, pour s’aventurer modestement sur le causse calcaire où il profite du jeu des rochers pour se camoufler. Dans le Rif, c’est au sol des clairières et des lisières qu’il volète aux heures fraîches. L’accouplement a lieu dans les espaces graminéens sylvatiques.
Hipparchia caroli est le représentant des dernières vieilles futaies naturelles bi ou tricentenaires, rifaines et atlasiques, non-victimes de gestion sylvicole, soit par difficulté d’accès (reliefs rifains) soit par une heureuse (et bien trop rare) politique de sauvegarde (région ifranaise, d’Aïn-Leuh, d’Itzer, parcelles de l’Ayachi), groupements forestiers climaciques, à ambiance luxuriante et où intervient une régénération naturelle par semis spontanés.

Phénologie

De juin jusqu’en août en une génération assez prolongée. Des spécimens rescapés peuvent voler jusqu’en septembre.

Identité éco-éthologique

Sténoèce, mésophile, sylvicole, frondicole, montigène, sciaphile, mâle percheur dans les arbres.

Etat de connaissance et statut conservatoire

Moyen.

Vulnérable (déforestation, gestion sylvicole).