86-1_AGLAIA

RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
NYMPHALIDAE

Sous-famille Argyniinae
Genre
argynnis
(Sous-genre Mesoacidalia)

61 Argynnis aglaia
Le Grand Nacré


Origine et répartition

Eurasiatique.
Maroc, Europe, Asie tempérée jusqu’au Japon.

Type

Papilio aglaia Linnaeus, 1758 ; LT : Suède (Verity, 1950).

Taxa au Maroc

Argynnis aglaia lyauteyi (Oberthür, 1920) ; LT : Azrou (Maroc).
Le Grand Nacré berbère.
A. aglaia excelsior (Rothschild, 1933) ; LT : Ketama (Maroc).
Le Grand Nacré rifain

Distribution au Maroc

Rif occidental (Djebels Bouhachem, Tassaot, Tisouka, Lakraa, etc.) et central (Djebel Tisirene, Bab-Berred, Mont Tidiquin, etc.) pour la ssp. excelsior ; Moyen atlas oriental (Djebels Tazzeka et Bou-Iblane) et central (région Ifrane – Azrou – Aïn-Leuh – Col du Zad jusqu’à Aït-Oufella) pour la ssp. lyauteyi. L’espèce est liée à l’écorégion des forêts humides à fortes précipitations et à hiver très froid. 1300-2200 m.

Cartographie nationale (2003)

Nombre de mailles 10 x 10 km : 13.

Carte-aglaja


Plantes-hôtes et sources nectarifères

Violaceae spp., dont les endémiques Viola munbyana (Rif, Tazzeka), V. maroccana (Azrou, Ifrane).
Les imagos sont fervents des hautes Carduacées qui fleurissent sur les bermes des chemins forestiers et dans les clairières bien ensoleillées.

Types d’habitats, conservation et attributions bioindicatives

Abords et trouées de la sapinière à Abies maroccana (Rif occidental), de la cédraie à Cedrus atlantica (Rif et Moyen Atlas), de la tauzaie (chênaie caducifoliée) à Quercus pyrenaica (Chêne tauzin) (Rif centro-occidental), de la zénaie (chênaie caducifoliée) à Quercus faginea (Chêne zène) (Rif et Moyen Atlas), tous peuplements forestiers sur sols profonds et frais, riche en humus, où se développent de belles mégaphorbiées, sur substrat calcaire ou siliceux (tauzaie), s’encartant dans les bioclimats humide et perhumide du montagnard méditerranéen.
Tout comme la sapinière et certaines cédraies perhumides, la chênaie blanche offre à des éléments nordiques des possibilités de maintien. Le cas tout à fait remarquable de S. aglaia en Afrique en est un exemple emblématique, lequel aurait dû susciter une politique volontariste de protection si le Pays se préoccupait concrètement de son biopatrimoine, autrement que par des effets d’annonce. La présence marocaine du Grand Nacré n’est induite que par des écorégions forestières aux conditions favorables (mises en protection, absence de gestion sylvicole abusive, parcours extensifs, faible fréquentation anthropique). En cas contraire, le papillon enregistre ipso facto un effondrement sensible de son effectif qui mène rapidement à son irréversible disparition, comme c’est le cas dans tout le Moyen Atlas central où il n’est plus repérable dans ses anciennes stations pourtant prolixes des cédraies mixtes d’Azrou (gestion forestière inappropriée, surpâturage en sous-bois) et où il est devenu excessivement rare au Val d’Ifrane où il abondait jusqu’aux alentours de 1995 (écocide du site par hyperfréquentation récréative et recouvrement d’un « poubellien » supérieur).

Phénologie

Une seule et assez courte génération en juin-juillet. L’éclosion des mâles est massive (dans les localités sauvegardées) et l’émergence des femelles n’intervient que deux à trois semaines après (espèce à forte protandrie dans l’objectif d’une fertilisation maximale).

Identité éco-éthologique

Sténoèce exigeant, mésophile, sylvicole, frondicole, montigène, mâle patrouilleur.

Etat de connaissance et statut conservatoire

Bon.

En voie d’extinction (ssp. lyauteyi) (il n’y a pas dix ans, nous l’estimions en danger...) ; Vulnérable (ssp. excelsior).