72-1_JASIUS

RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
NYMPHALIDAE

Sous-famille Charaxinae
Genre Charaxes


49 Charaxes jasius
Le Pacha à deux queues, la Nymphale de l’Arbousier ou le Jason



Origine et répartition

Elément faunistique éthiopen (afrotropical).
Littoral méditerranéen sur les deux rives avec quelques populations intérieures dans la zone de l’Olivier (Cévennes, Loire, etc.), Baléares, Corse, Sardaigne, Sicile, présent sur les grandes îles à l’ouest de la Grèce, à l’est jusqu’en Turquie, Ethiopie (Ch. jasius epijasius Reiche), Afrique équatoriale (Ch. jasius saturnus Butler).

Type

Papilio jasius Linnaeus, 1767 ; LT : Barbarie (Algérie).

Taxon au Maroc

Charaxes jasius jasius (Linnaeus, 1767) ; LT : Barbarie (Algérie).

Distribution au Maroc

Péninsule tingitane, Cordillère rifaine, Atlas Tellien (Monts de l’Oriental), essentiel du Moyen Atlas, Plateau Central, Haut Atlas atlantique (depuis le Tizi-n-Test jusqu’au littoral), piémont occidental du Djebel Siroua (chênaie verte ponctuée d’Arbustus unedo au-dessus de Maqmaq, au nord de Taliouine). La moindre arbouseraie implique la présence du Pacha à deux queux, en effectif néanmoins toujours délié. Du niveau de la mer jusqu’à 2400 m.

Cartographie nationale (2003)

Nombre de mailles 10 x 10 km : 41.

Carte-jasius


Plantes-hôtes et sources nectarifères

L’Arbousier (Arbutus unedo)(Ericaceae) constitue la plante-hôte de cette espèce considérée comme monophage. Les arbustes hémiparasites à drupes rouges du genre Osyris (Santalaceae) pourraient aussi représenter un second recours trophique pour la larve, Osyris quadripartita étant parfois noté comme plante nourricière (peut-être accidentelle) en Espagne et deux espèces d’Osyris se développent sur le sol marocain, notamment dans le Nord, l’Ouest et le Centre. Cela pourrait expliquer la présence d’imagos parfois considérée comme fortuite parce qu’en des lieux dépourvus d’Arbousiers. En captivité, les feuilles de divers Citrus (Rutaceae), du Laurier (Laurus nobilis)(Lauraceae) et de Rhamnus (Rhamnaceae) sont acceptées.
L’imago ne fréquente pas les inflorescences. Il se délecte des exsudations des arbres, des matières fermentées et des fruits mûrs tombés à terre, et peut quitter son matorral à Arbousier pour rejoindre des vergers assez éloignés, particulièrement en fin d’été. Il se pose fréquemment au sol pour profiter des sels minéraux des flaques d’eau et des bourbiers. L’éthanol exerce une forte attraction sur les imagos.

Types d’habitats, conservation et attributions bioindicatives

Broussailles du matorral élevé et dense à Arbutus unedo, généralement à l’étage subhumide, sur sol frais et bien drainé, parfois arboré de Chênes-liège ou de Pins maritimes, avec Bruyères arborescentes dans le Nord-Ouest. Aussi dans le matorrals à Chêne vert arbustif infiltré d’Arbousier.
L’hygiène forestière excessive et le défrichement du sous-bois font la vie dure au Pacha à deux queues, mais l’Arbousier finissant toujours par reprendre (même après un incendie), le papillon parvient généralement à reconquérir son habitat initial.
C’est une espèce-ombrelle tout à fait essentielle qui forme une guilde indicatrice du maquis pluristratifié (et de la suberaie), en compagnie des Lycènes Callophrys avis et parfois Cigaritis allardi.

Phénologie

Bivoltin, la première apparition en avril-mai (peu perceptible suite aux mortalités larvaires de l’hiver) et la seconde d’août jusqu’en octobre. Une troisième génération hivernale potentielle peut se réaliser en conditions privilégiées (Péninsule tingitane, Rabat).

Identité éco-éthologique

Sténoèce, mésophyle, sylvicole, fondicole, territorialiste (adepte du hilltopping), patrouilleur.

Etat de connaissance et statut conservatoire

Moyen.

Peu menacé.