Les auteurs

« 
Je crois enfin que l'individualité spirituelle de chacun devra être jalousement préservée pour le plus grand avantage de l'ensemble. L'intelligence, la sensibilité humaines ne pourraient que perdre à l'homogénéisation, à l'unification des esprits.
Pendant un très long temps, et peut-être toujours,
il y aura assez d'incertitude dans les jugements et dans les goûts
pour que l'humanité trouve profit à ce que les hommes pensent,
sentent et croient différemment
. »
Jean Rostand , biologiste humaniste.


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Michel R. Tarrier

Électron libre de l’entomologie française, « cueilleur-chasseur » d’Insectes « renouvelables » depuis sa plus tendre enfance, il a consacré l’essentiel de sa vie à sa passion et possède à son actif la découverte de nombreux Coléoptères et Lépidoptères. Éco-entomologiste spécialiste de la Méditerranée occidentale et particulièrement motivé par la conservation des habitats, il se tourne vers le Maroc en 1992. En collaboration avec l’Institut Scientifique de Rabat (Université Mohammed V), il explore durant quinze ans tous les écosystèmes marocains, consacrant plus de deux mille jours aux observations de terrain, avec un million de kilomètres de routes et de pistes parcourues, des milliers de photos, la publication d’une cinquantaine d’articles sur les Lépidoptères de ce pays, ainsi que la gestion d'une banque de données et d'une cartographie complète des Lépidoptères de jour de quelques cinq mille références vérifiées et actualisées.

Cette odyssée à la recherche des Papillons marocains l’a conduit à se poser quelques questions quant à leur disparition et au saccage de leurs habitats, surtout lorsque l’on en sait les rapides et cruelles retombées pour l’Homme. Rien à voir avec une esthétique ballade où l’auteur se pâmerait sur d’éthiques questions intrinsèques. La fin des Papillons dénonce la fin du sol et induit la carence des ressources. Le million de kilomètres parcourus sur les hautes terres et dans les steppes, de pistes dans les régions retranchées ou au contraire de routes dans des zones en pleine mutation, là où le naturel et le culturel sont relégués au profit de la révolution économique et de son grand chambardement, soixante mois à s’imprégner du quotidien de la ruralité saharienne ou montagnarde , c’est un itinéraire qui permet de parler autrement que dans les colloques oligarchiques où des décisions décalées sont prises par des lobbyistes en totale méconnaissance de cause. Le fonds photographique rapporté était initialement voué à l’illustration des travaux scientifiques de l’auteur. Il s’avère finalement utile pour témoigner en faveur d’un précieux biopatrimoine de plus en plus malmené dans l’indifférence générale.

En 2007, Michel Tarrier a publié un essai sur la conscience universelle : 2050, sauve qui peut la Terre ! (Éditions du Temps), ainsi qu’une monographie illustrée des Papillons de jour du Maroc, mise en illustrations par Jean Delacre (Éditions Biotope).


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Jean Delacre

Une passion dévorante pour la photo naturaliste doublée d’une grande expérience du terrain firent de Jean Delacre, l’ami de toujours, le complice de plusieurs expéditions marocaines de Michel Tarrier. Le souhait du premier auteur d’appliquer le millénaire précepte qu’« une image vaut cinq mille mots » (Confucius) trouva en les compétences du second auteur, matière à espérer de cette édition une qualité illustrative rigoureuse. En Belgique, son pays d’origine, Jean Delacre, se définissant lui-même comme « écodidacte », s’est de tout temps impliqué dans des actions visant à la conservation du capital naturel, et tout récemment dans le programme Natura 2000 pour lequel il a œuvré pour la réhabilitation de l’habitat du Damier de la Succise, ce qui lui valu la reconnaissance des autorités de tutelle. Epris d’amour pour la Nature, en permanent émerveillement devant la richesse, la beauté et l’inventivité de la vie, il reste empreint d’une profonde et sourde tristesse devant l’agression journalière que « l’homme » fait subir à notre Terre nourricière.

Sources et inspirations

L’idée de ce livre, vulgarisateur des splendeurs naturelles du Maroc et critique des mesures trop aléatoires de leur protection, est certes née du fruit de notre approche intime de ces écosystèmes et de la colère que tout naturaliste peut ressentir au bilan d’un déclin accepté. Mais « Le Maroc, un royaume de biodiversité » fut aussi inspiré par le remarquable travail scientifique du Professeur Abdelmalek Benabid, et notamment par la lecture de ses communications et de son livre « Flore et Écosystèmes du Maroc », premier ouvrage objectif pour l’évaluation et la préservation du biopatrimoine marocain. L’apport très éminent d’autres chercheurs contemporains, botanistes, zoologistes de toutes disciplines, écologues et naturalistes en général, a permis d’enrichir nos rapports. Notre reconnaissance va tout particulièrement aux passionnés de terrain que sont Michel Aymerich (domaine saharien), Fabrice Cuzin (mammologie), Jacques Franchimont (ornithologie) et Philippe Geniez (herpétologie). Ce sont les auteurs de la plupart des observations rapportées pour ces disciplines. Nous sommes redevables d’autres contributeurs à la connaissance des biocénoses marocaines, sans les travaux desquels il serait vain d’aborder le sujet. Il s’agit pour la botanique : des Professeurs Mohamed Fennane et Pierre Quezel, ainsi que de Mohamed Ibn Tattou et Joël Mathez ; pour la zoologie de Stéphane Aulagnier, Patrick Bergier, Jacques Bons et Michel Thévenot, ainsi que de : D. Barreau, P.C. Beaubrun, T. Benazzou, J. Blondel, A. Brosset, J. Charco Garcia, G. Chavanon, M. Dakki, M. Fekhaoui, J. de Freina, J. Gourvés, A. Hofmann, M. Dakki, M.A. El Agbani, A.J. Green, P. Isenmann, P. Machard, W. Marten, N. Mayaud, A. Mokhles, C. M. Naumann, C. Pouteau, V. Schollaert, H. de Toulgoët, G. Tremewan, J.D.R.Vernon, J.C. Weiss et K.H. Wiegel. Avec l’impasse volontaire sur les noms des pionniers des XVIIIe et XIVe siècles, car nous ne pouvons faire ici l’historique de l’exploration botanique et zoologique de Maroc. Citer nos plus proches aînés, découvreurs et observateurs du siècle passé, n’est pas sans susciter une grande émotion, tant leurs noms évoquent lectures et souvenirs d’un heureux temps où classer les espèces par niveaux de vulnérabilités n’avait encore aucun sens. D’une pléiade de grands explorateurs de la nature marocaine, on peut nommer les botanistes : J.A. Battandier, L. Emberger, P. Font-Quer, T. Ionesco, E. Jahandiez, R. Maire, Th. Monod, M. Murat, R. Nègre, J. Ruiz de la Torre, Ch. Sauvage et J. Vindt ; et les zoologistes : C. Alluaud, M. Antoine, Guy Barragué, C. Blachier, A. Cabrera, R.D. Etchecopar, M. Giraud-Audine, E. Hartert, H. Heim de Balsac, U. Hirsch, L. Joleaud, L. Kocher, F. Le Charles, J. de Lépiney, P. Laurent, F. Le Cerf, J. Mateu, E.G.B. Meade-Waldo, E. Morales Agacino, P. Pallary, J. B. Panouse, G. Pasteur, M.W. Pienkowski, J. Pineau, H. Powell, G. Reiss, P. Robin, Ch. Rungs, K. D. Smith, P. Thouy, J. A. Valverde, A. Vaucher , F. Young et H. Zerny.

Nous remercions le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, Messieurs Saïd Chbaâtou, Hassan Maaouni et Abdelaadim El Hafi, Ministres et Haut Commissaire successifs, ainsi que Messieurs Mohamed Badraoui, actuel Directeur de la lutte contre la désertification et de la protection de la nature, et Mohamed Ribi, chef de la division des parcs et des réserves naturelles. Notre meilleur souvenir va à l’Institut Scientifique de Rabat (Université Mohammed V), notamment à son ancien directeur le Professeur Mohamed Saghi et à nos collègues les Professeurs Mohamed Arahou et Mohamed Mouna pour leur infaillible appui jusqu'à ces dernières années.

Dans les citations des espèces botaniques et animales de certains sites, les ouvrages suivants ont constitué nos sources :
- Étude des Aires protégées du Maroc, œuvre collective sous la direction d’E. Mahé et publiée en 1995 par l’Administration des Eaux et Forêts et de la Conservation des sols (Rabat).
- Etude Nationale sur la Biodiversité. Rapport de synthèse sous la direction de J. Franchimont et de E. M. Saadaoui, publié en 1998 par le Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement, de l'Urbanisme et de l'Habitat (Rabat).
- Écologie et gestion des ressources naturelles au Maroc. Étude Nationale sur la Biodiversité par J. Franchimont, publié en 1998 Ministère de l’Environnement (Rabat).
Enfin et pour le chapitre
« Survivre au Sahara : mille et une stratégies d’adaptation », certaines données sont dues au travail « Désert saharien » de Michel Lemire, Geneviève Meurgues et Francis Petter, publié sur Internet.