2-1_IPHICLIDES

RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
PAPILIONIDAE


Sous-famille Papilioninae
Genre Iphiclides

2 Iphiclides feisthamelii
Le Voilier blanc


Origine et répartition

Atlanto-méditerranéen (ibéro-maghrébin), distinction faite d’Iphiclides podalirius Linnaeus, 1758 (LT : Livourne, Italie) qui est un élément faunistique ponto-méditerranéen (sensu de Lattin, 1967).
Afrique du Nord et Péninsule ibérique.

Type

Papilio feisthamelii Duponchel ; LT : Espagne et Algérie.

Taxon au Maroc

Iphiclides feisthamelii (Duponchel, 1832) ; LT : Espagne et Algérie.


Distribution au Maroc

Tout le Maroc sauf les régions désertiques. Répartition verticale : de 0 à 2500 m.
Sporadiquement, l’effectif peut être abondant à très abondant, notamment en seconde génération.

Cartographie nationale (2003)

Nombre de mailles 10 x 10 km : 248.

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Plantes-hôtes et sources nectarifères


Polyphage sur diverses Rosacées arbustives ou arborescentes, cultivées ou sauvages : surtout le Cerisier (Prunus cerasus) et le Pêcher (Prunus persica) dans le Moyen Atlas central, le Pommier (Malus domestica), le Poirier (Pirus communis) et l’Abricotier (Prunus armeniaca) dans la région de Midelt, l’Amandier (Prunus amygdalus) dans le reste du pays, et partout sur les Aubépines (Crataegus oxyacantha, C. laciniata), les Sorbiers (Sorbus aria, S. torminalis), l’Amélanchier (Amelanchier ovalis), le Cerisier des Oiseaux (Prunus avium) le Merisier (Prunus mahaleb), le Prunier couché (Prunus prostrata) et autres Prunelliers, le Poirier de la Maâmora (Pirus mamorensis), etc.
La génération printanière affectionne les inflorescences de ses arbres et arbustes-hôtes (Cerisier, Amandier, Pêcher, Abricotier, Aubépine, etc.), ainsi que les Lavandes. Quant à celle estivale, elle butine les plantes basses comme les Chardons (y compris le Cardère), les Scabieuses, certaines espèces de Valerianacées (Centranthes, Valérianes), les Trèfles, la Luzerne, etc., et recherche aussi les flaques et bourbiers pour y puiser des sels minéraux.

Types d’habitats, conservation et attributions bioindicatives

Le plus fréquemment tributaire des vergers et des jardins ceints de haies vives ou quadrillés de halliers, Iphiclides feisthamelii se manifeste aussi dans des habitats plus sauvages ou très ouverts, ainsi qu’en montagne, à la faveur de l’Aubépine, du Prunellier prostré, etc. C’est un papillon qui pénètre dans les villages et les villes, à la faveur d’un arbre fruitier. Nous suivons depuis plusieurs années certains petits dèmes fidèles à un ou deux abricotiers agrémentant une terrasse d’hôtel ou une station-service, et se réduisant chaque fois à la naissance de quelques imagos. Des sujets portés par le vent peuvent être rencontrés assez loin du berceau d’origine.
Le Voilier blanc est évidemment un éminent indicateur de la valeur des vergers dont il est un noble et bénin parasite. L’espèce a par exemple disparu des vergers espagnols depuis que ce pays a rejoint la communauté européenne et qu’il s’est vu contraint aux rendements et aux traitements bioterroristes imposés par les quotas communautaires. Toute modification d’ordre anthropique, comme notamment l’arasement des haies, les mesures de remembrement et autres éradications des structures balisant son territoire, l’affecte gravement en lui ôtant les repères indispensables à son processus de fertilisation. Cette espèce spectaculaire devrait être l’emblème du vrai verger écologique.

Phénologie

Multivoltin en deux ou trois générations très variables selon l’altitude et la latitude, habituellement février-mars à mai, juillet-août, voire septembre. En altitude et lors d’années spécialement tardives, une seule émergence a lieu.

Identité éco-éthologique

Ubiquiste, rudéral, xérothermophile, héliophile, frondicole, anémophile, territorialiste (adepte du hilltopping), patrouilleur, opportuniste.

Etat de connaissance et statut conservatoire

Bon.

Peu menacé.